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VOYAGES.

Un grand changement politique amena de grands changemens dans l’état des connaissances sur le Brésil. Sans parler de Lindley, qui ne vit que les côtes (1804); Mawe décrivit enfin une partie de ces mines célèbres dont on ne connaissait guère que le nom, et sa relation, bien qu’imparfaite, jeta quelque jour sur l’intérieur (1812). M. Langsdorff peignit avec charme les délicieuses solitudes de Sainte-Catherine, et révéla aux naturalistes les immenses moissons qu’ils pouvaient y faire. Koster parcourut un pays dont il avait à peine été fait mention depuis les conquêtes de la Hollande. Pernambuco et le Maranhan furent enfin décrits (1816); puis parut cette Corographie Brésilienne, de Cazal, qui, malgré ses nombreuses imperfections, rendit un service immense à la statistique du Brésil, et apprit à l’Europe l’existence de vastes provinces dont on ignorait jusqu’au nom ; mais, pendant que le P. Manoel Ayres de Cazal (1817) enregistrait sèchement tant de noms de villes, de villages, de nations à demi éteintes, ou qu’on devait subjuguer, des savans européens, dont on ne peut assez admirer le courage, s’élançaient dans l’intérieur, et allaient étudier des milliers de productions inconnues, ou bien observer en philosophes des nations qu’on verra bientôt disparaître des belles forêts qui leur servent d’asile, et qui elles-mêmes tomberont sous la hache du cultivateur. C’est ainsi qu’on vit paraître tour à tour ce prince de Neuwied, plein de sagacité, qui contempla la nature en observateur, et qui la peignit quelquefois en poète (1819) ;

    Alexandre Rodrigues Ferreira, employa plusieurs années à parcourir les contrées les plus reculées de l’intérieur, et surtout le Mato-Grosso. Ses manuscrits sont restés inédits. Il est mort en 1814.