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VARIÉTÉS.

l’éducation des troupeaux ; il est à désirer que des essais soient tentés pour les améliorer par la culture, et que leur principe nutritif soit comparé avec celui des herbages de l’Angleterre. Jusqu’à ce jour, on ne s’est point assez occupé d’en recueillir les semences, et la présence continuelle des troupeaux, diminuant la reproduction des plantes annuelles, a rendu nécessaire sur quelques points l’introduction des prairies artificielles.

Les troupeaux de bêtes à laine, singulièrement favorisés par le climat, sont devenus presque innombrables, et permettent cependant encore quelques spéculations avantageuses : on a vu un seul colon réaliser, dans une seule année, un bénéfice net de 1400 livres sterling sur les produits de toute nature de ses bergeries. L’introduction de quelques béliers des diverses races saxones et françaises a puissamment contribué, dans les dernières années, au perfectionnement des troupeaux.

Les laines, égales pour le moins à celles de la Saxe et de l’Espagne, forment encore et formeront long-temps la principale branche du commerce d’exportation : dès l’année 1825, il en a été embarqué plus de cinq cent mille livres pour l’Angleterre… Déjà le commerce d’exportation commence à balancer pour plus de la moitié les importations de la Grande-Bretagne.

Le prix des terres est maintenant plus élevé dans l’Australie que dans le Haut-Canada ; la mesure adoptée est l’acre d’Angleterre. Le défaut de rivières navigables doit maintenir l’élévation du prix des terres sur tout le littoral, et elle eût été plus grande encore, si les premiers planteurs, hommes pour la plupart peu propres à la vie agricole, ne s’étaient pas laissés facilement séduire par la vue de l’or, dans un temps où les capitalistes étaient plus rares à Sydney. Dans l’intérieur des terres, la valeur vénale ne s’élève guère au-dessus du prix des défrichemens. Cependant, au-delà des montagnes Bleues, de vastes établissemens agricoles, fondés sur des terrains plus fertiles, doivent bientôt démentir cette