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HISTOIRE — PHILOSOPHIE.

à ces assemblées. « Il ne convient pas, ajouta-t-il, que la majorité de leurs membres soient des fonctionnaires révocables et toute mesure tendant à resserrer les liens qui doivent exister entre cette branche de la constitution et le peuple produirait les plus heureux effets. Quant aux magistrats, si on en excepte le juge suprême, dont la présence peut être nécessaire dans certaines occasions, ils doivent rester étrangers aux discussions politiques, et sont par conséquent déplacés dans le conseil exécutif. »

La question de l’union des deux Canada présente des difficultés insurmontables. Il règne à cet égard, dans la colonie, une grande diversité d’opinions que l’esprit de parti exploite quelquefois à son profit. Les uns y voient un remède assuré contre tous les maux dont les colons ont à se plaindre, et les autres prétendent que la mesure serait injuste et ruineuse pour la puissance anglaise en Amérique. Le comité se contenta d’observer à cet égard qu’il était incompétent pour prononcer sur l’efficacité de cette mesure.

Dans un pays où il existe une dissidence si grande d’opinions en matière religieuse, la question de l’entretien des ministres de l’Évangile a besoin d’être traitée avec beaucoup de ménagement. La religion catholique étant celle des colons français, l’Angleterre, plus tolérante à l’égard du Canada qu’envers l’Irlande, avait toujours pensé qu’il serait injuste et même inutile de les troubler dans l’exercice de leur culte, et leur avait permis de l’exercer avec une entière liberté[1]. L’on compte

  1. La population du Canada peut s’élever, comme on l’a dit plus haut, à 480,000 habitans, dont 440,000 catholiques et 40,000 protestans. La tolérance religieuse y a toujours été à l’ordre du jour ; aussi dans la province basse, catholiques et protestans vivent ensemble en parfaite