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VOYAGES.

par un grand nombre de petits hommes armés d’arcs et de flèches, qu’ils mirent en fuite. Ils les appelèrent Skroëllingers, ou conducteurs de traîneaux.

L’été suivant, un Islandais nommé Thorfin vint s’établir dans ce pays et y fonder une colonie. Il y apporta des meubles et des bestiaux, et y amena soixante-dix personnes des deux sexes. Les Skroëllingers vinrent les visiter, et un commerce de pelleteries très-avantageux pour les Islandais s’établit aussitôt. Mais depuis 1121, d’après le docteur Foster, on ne sait rien de Winland. Il est probable que la race d’hommes qui existe encore dans l’intérieur de l’île, et qui diffère d’une manière remarquable des autres tribus sauvages de l’Amérique du Nord, qui sont en guerre continuelle avec les Skroëllingers ou Esquimaux vivant sur la côte opposée, descend des anciens Norwégiens.

Pinkerton, dans une géographie moderne, dit que le Groënland faisant partie de l’Amérique, la découverte de ce continent doit donc remonter à l’époque où les Norwégiens, en 982, trouvèrent le Groënland, découverte suivie en 1003 de celle de Winland. Il ajoute aussi que les colonies continuèrent à fleurir, jusqu’à ce que les communications entre elles furent interrompues par les glaces accumulées du pôle. Winland tomba alors dans l’oubli jusqu’en 1497, où Jean Cabot la découvrit.

En 1721, un prêtre norwégien, tourmenté de l’idée de la triste situation où devait se trouver la colonie du Groënland, si toutefois elle existait encore, prit