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ÎLES DE LA SONDE.

la mythologie de ces peuples, les Dewas sont des êtres d’un ordre supérieur. Les Balinais professent pour eux un respect superstitieux, et les regardent comme des esprits d’une nature bienveillante qui étendent leur influence protectrice sur la race humaine. Ces Dewas accueillent les prières des mortels et reçoivent avec plaisir les sacrifices qui leur sont offerts ; ils savent tout ce qui se passe sur la terre, et tiennent constamment l’œil ouvert sur le genre humain et sur les affaires de ce monde ; tous les événemens dépendent d’eux, et la destinée des hommes est entre leurs mains. C’est à ces divinités bienfaisantes que l’homme est redevable du principe de la vie et comme il n’existe que parce qu’elles ne cessent d’entretenir ce principe en lui, sa dette envers elle s’accroît à tous les instans. Il y a des Dewas de différens degrés ; ainsi tous n’ont pas un pouvoir égal à l’égard de l’homme. Les Dewas habitent sur la terre, et ils choisissent différentes portions de sa surface pour y établir leurs demeures : les uns se fixent dans les retraites les plus profondes des bois ou des forêts, les autres sur les collines ou les montagnes ; ceux-ci sur les bords d’un torrent impétueux, ceux-là sur les rives ombragées d’un limpide ruisseau dont ils aiment à entendre le doux murmure. Certaines espèces d’arbres sont consacrées à ces dieux, et étendent leurs branches de manière à protéger leurs habitations.

Outre ces Dewas, il y a une autre classe d’êtres dont le caractère est tout opposé ; on les appelle Djins, ou mauvais esprits, et ils sont considérés comme les auteurs du mal ; toutes les misères, toutes les calamités qui frappent la nature humaine proviennent d’eux. Ils font aussi leur résidence sur la terre, et choisissent différens lieux pour les habiter. Si le malheur veut qu’un homme s’ap-