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SAMBOANGAN.

jambes, qu’il sépare l’une de l’autre pour préserver de la trop forte chaleur.

Les murs extérieurs de ces cases sont revêtus de feuilles de palmier que l’on appelle dans le pays nipa, espèce très-commune dans ces contrées, et dont les feuilles résistent long-temps à l’action de l’eau et du soleil. Le revêtement des parois extérieures est formé aussi avec des feuilles, appliquées contre un treillage de bambous, et disposées, comme des écailles, de manière à se recouvrir les unes et les autres. Elles forment ainsi une masse épaisse et solide sur laquelle coule l’eau pluviale, qui ne peut pénétrer dans l’intérieur. On pratique dans ces espèces de murailles des trous carrés, assez larges pour donner de l’air et de la lumière : ce sont les fenêtres. Les contrevents, de la même matière que les murs, sont suspendus en dehors par des anneaux de rotin, ce qui permet de les ouvrir et de les fermer à volonté.

La toiture est absolument semblable au revêtement des murs. Les feuilles de nipa (nipa fruticosa. Rumphius)., remplacent les ardoises de France, et sont rangées de la même manière. On m’a assuré que ce genre de toiture durait généralement de douze à quinze ans.

Chaque case est entourée d’une palissade en bambous, pour empêcher les passans, ou les animaux, en se frottant contre les bambous qui servent de colonnes à l’édifice, de les jeter par terre. Un escalier, fabriqué toujours avec le même bois, placé en dehors de la maison, sert à monter dans les appartemens. Une espèce de galerie ou balcon reçoit cet escalier.

Je viens de décrire d’une manière plus claire que concise l’architecture en honneur à Samboangan. On remarquera qu’il règne une grande uniformité dans la matière de construction. Toutes les maisons de cette