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HISTOIRE. — PHILOSOPHIE.

de Cincalco, et on le publia par tout le pays ; mais cette résolution n’eut pas de suite. Rien de ce que les enchanteurs avaient promis ne se vérifia. Montezuma essaya de prendre courage et d’attendre ce qui devait arriver, se disposant à s’exposer à tout péril. »

La chronique nous montre ensuite Cortès arrivant devant Mexico avec son armée ; puis elle contient le récit de sa première entrevue avec l’empereur.

« Lorsque les Espagnols furent arrivés à la rivière que l’on rencontre près des maisons d’Albaredo, et qui est désignée sous le nom de Xoluco, Montezuma se disposa à aller recevoir don Hernando Cortès et les autres capitaines avec paix et honneur : les grands seigneurs, les chefs et les nobles devaient l’accompagner. Ils prirent un grand nombre de fleurs belles et odorantes, dont on avait formé des couronnes et des guirlandes ; ils les posèrent sur des espèces de plateaux peints élégamment, et faits avec de grandes calebasses, et ils portèrent également avec eux des colliers d’or et de pierres précieuses. Montezuma joignit les Espagnols au lieu que l’on appelle Viztillan, qui est voisin de l’hôpital de la Conception. Il passa aussitôt au cou de Cortès une chaîne d’or enrichie de pierres précieuses, et il offrit des fleurs et des guirlandes à tous les autres chefs. Montezuma ayant fait ce présent, comme ils ont coutume de le faire, Hernando Cortès lui adressa la parole, et l’empereur lui répondit : « Je suis Montezuma. » Après ces paroles, il s’humilia devant le capitaine en faisant une grande salutation ; puis aussitôt il se redressa, et se tint face contre face près de don Hernando, auquel il commença à parler de cette manière : « Ô seigneur, soyez le bien-venu ! Vous êtes arrivé dans votre pays, dans votre ville, dans votre maison de Mexico ; vous y êtes