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CORRESPONDANCE ET VARIÉTÉS.

gouverneurs respectent religieusement ce privilége. Lors de l’affaire de Navarin, tous les Européens de la Syrie ont cherché là un refuge, et y sont demeurés en paix pendant près de deux ans.

Damas ne présente pas le même aspect de misère que les autres villes de la Syrie ; l’esprit des réformes du sultan y a pénétré davantage, l’autorité y attaque moins despotiquement les intérêts des particuliers. La population de Damas s’élève à 170 ou 180 mille âmes, dont 120 à 150 mille Turcs, et 25 à 30 mille chrétiens, dont les cinq sixièmes sont catholiques. Il existe dans la ville trois couvens, un de la Terre-Sainte, un de capucins et un de lazaristes.

Dans ces contrées éloignées, où l’administration manque souvent de force pour se faire obéir, les hommes qui ne font usage du caractère officiel dont ils sont revêtus et de la considération dont ils jouissent, que pour offrir à leurs compatriotes et aux voyageurs de toutes les nations la protection dont ils ont un si grand besoin, méritent d’être signalés à l’estime publique. Tel est M. Henry Guys, consul de France à Beyruth ; tout le monde se loue de sa justice, de son empressement à rendre tous les services que comporte sa position ; M. Guys est en même temps un magistrat recommandable et un savant éclairé. Tel est encore M. Baudin, agent de France à Damas, auprès duquel les voyageurs trouvent constamment conseil et appui. Son zèle infatigable ne se dément envers aucun de ceux qui le réclament, et tous s’accordent à reconnaître en lui le protecteur le plus obligeant et le plus empressé. M. Baudin jouit d’une considération méritée auprès des autorités du pays.