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CORRESPONDANCE ET VARIÉTÉS.

qu’auront faite sur vos cœurs le récit de ses infortunes et l’exposé succinct de ses droits à l’estime et aux égards de toute âme généreuse.

Je suis avec une vive gratitude,

Messieurs,
Votre très-humble et très-obéissant
serviteur,
J. M. Jouannin.

Paris, le 4 novembre 1827.


P. S. Peut-être ne lirez-vous pas sans intérêt, Messieurs, le récit de la chute de Halet-Effendi, l’auteur de tous les malheurs de la famille des Douz-Oglou. Une foule de versions circulèrent à Constantinople sur les derniers instans de ce personnage, dont la longue faveur avait accumulé tant de haines ; la suivante, conforme au langage attribué généralement au khasseki Arif-Aga, chargé de l’exécution des ordres de Sa Hautesse, peut être regardée comme la seule véritable.

Exilé, en novembre 1822, à Iconium, retraite qu’il avait sollicitée comme une grâce, de préférence à Brousse, Halet-Effendi avait à peine quitté Constantinople depuis huit jours, que sa mort fut résolue dans un grand conseil secret, tenu à la Porte le lundi 18 novembre, et où assistèrent le grand-visir Abdullah-Pacha, le Kiahya-Bey et le Reïs-Effendi. Arif-Aga, porteur de la sentence, ne put partir que le 20. Il devait faire la plus grande diligence pour tâcher d’atteindre le condamné avant qu’il n’arrivât à Iconium, où l’on craignait de trouver des obstacles à l’exécution de l’ordre suprême, dans le dévouement des derviches Mewlèwis, confrères de Halet qui les avait comblés de bienfaits[1]. On as-

  1. Iconium (Konia) est le lieu de résidence du chef d’ordre des derviches Mewlèwis.