Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/422

Cette page a été validée par deux contributeurs.

trouvant ridicule qu’on ne fît toujours que côtoyer les rivages de trois parties d’un monde connu, annonça qu’il était résolu de s’élancer, au péril de sa vie, à travers l’immense Océan. Nouvelle surprise ! nouvelle incrédulité ! murmures ironiques ! Il ne partira pas ! S’il part, les vagues deviendront son tombeau.

Il partit, et après avoir découvert ou plutôt créé un quatrième monde, il revint dans sa patrie : mais de son vaisseau, semblable à la boîte de Pandore, on vit sortir, avec de l’or et des épices, de terribles maladies contagieuses qui envahirent bientôt tout l’univers.

Maintenant, jeune homme, dis-moi de quel nom il faut appeler le siècle où nous vivons, et conviens avec moi que jusqu’ici tout est allé de mal en pis.

Ne dois-je donc pas trembler aujourd’hui quand je vois un téméraire offrir de nouveaux alimens à l’activité déjà si grande de l’esprit humain ?…

(Traduit de Kotzebue par P. Himly.)