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L’EMBARQUEMENT.

Nous sommes arrivés. — Encore un coup de rames.
Deux hommes à bâbord ! que l’on hisse les femmes
Dans le fauteuil de crin.
L’échelle est trop rapide et leurs mains sont trop douces,
Et d’ailleurs comme nous, ces jolis petits mousses
N’ont pas le pied marin.

C’est bien !… Qu’on lève l’ancre et qu’on mette à la voile,
Et si le même vent demain souffle en sa toile,
Nous verrons du hauban
L’Océan devant nous immense et solitaire,
Et loin, derrière nous, à l’horizon, la terre
Mince comme un ruban.

Alexandre Dumas