Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/378

Cette page a été validée par deux contributeurs.
364
HISTOIRE. — PHILOSOPHIE.

amené le traité du 6 juillet ; que c’est encore elle qui a décidé l’expédition de Morée. Il espère qu’elle saura encore l’emporter sur la résolution que les cabinets ont annoncée, de borner ce qu’ils veulent faire pour la Grèce à ce qui a été déjà fait ; et, sous ce rapport, il a vu sans peine, il s’est même attaché à exagérer les rigueurs exercées par les Turcs sur quelques parties de la population grecque de Candie.

Lors du massacre de Retimo (massacre qui a été singulièrement amplifié, et dont les Grecs étaient dans le fond les excitateurs, comme je l’ai déjà dit), le président a dit hautement que si c’était un grand malheur pour ceux qui en avaient été les victimes, au moins il ne pouvait produire qu’un bon résultat, et qu’il servait la cause de la Grèce. C’est cette pensée qui a dirigé les expéditions de Candie et de la Livadie.

Le président a assez présumé de la crédulité de l’Europe, crédulité qui, jusqu’à présent, a été complète, et que la Grèce a si bien exploitée depuis six ans[1], pour penser qu’elle ne se démentirait pas dans cette circonstance ; qu’elle ne cesserait pas de voir des armées et des opérations militaires là où il n’y avait que du brigandage, et que les courses des Sphakiotes ou des Rouméliotes dans les montagnes seraient toujours pour elle des victoires remportées ou des conquêtes.

  1. Aujourd’hui elle nous paraît beaucoup moins grande, et l’on commence à montrer un peu moins d’enthousiasme pour l’intervention sanglante de Navarin.

    (Note du D.)