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LA GRÈCE EN 1829.


a composé de tous les hommes qui ont marqué dans la révolution, et qui est destiné à l’assister de ses conseils dans l’intervalle des assemblées nationales, renferme lui-même l’opposition la plus vive. Cette opposition se promettait bien, à la réunion de la première assemblée nationale, d’attaquer violemment le président ; mais ses manœuvres ont été déjouées. Elle ne cesse pas de protester qu’elle a horreur de l’anarchie, qu’elle ne veut que l’exécution des lois, le respect de la constitution, et que ce n’est que pour les empiétemens qu’il s’est permis sur elle qu’elle attaque le président[1]. Déjà elle aurait

    président a eu une heureuse idée en créant un corps qui le rattachait à la nation, et si ce corps eût franchement voulu la marche du gouvernement, il aurait rendu les plus grands services : au lieu de cela, il s’est jeté dans des intrigues qui entretiennent l’irritation et la confusion ; mais le moyen d’empêcher un Grec d’intriguer ! Le président y avait perdu dernièrement la majorité ; il a dû nommer de nouveaux membres pour se la rendre. Il est plus que probable qu’avant peu ils suivront la même pente.

  1. On cite Maurocordato comme un des chefs de l’opposition. Maurocordato est cependant un des hommes honorables de la Grèce. Il est du très-petit nombre de ceux qui n’ont point participé à la corruption générale ; il n’a point profité dans son intérêt des hautes fonctions qui lui ont été confiées : il est pauvre, c’est le plus grand éloge qu’on puisse en faire. Mais le désintéressement n’exclut pas le désappointement d’avoir vu ces hautes fonctions lui échapper pour passer entre les mains d’un autre, d’un étranger, et en descendant du rang de chef d’état à celui de simple membre du panhellenium, il est permis de croire qu’il n’aura pu étouffer quelques regrets. Il veut le bien de la Grèce, et dans son oppo-