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HISTOIRE. — PHILOSOPHIE.

reux enfans de la Grèce, qu’il trahissait la nation dont les intérêts lui étaient confiés.

J’espère en avoir dit assez pour faire voir la valeur des accusations qu’on intente au président. Ces accusations de la part des Grecs me paraissent être la meilleure apologie. Pour nous, qui ne voyons pas les choses du même œil, nous avons peut-être aussi des reproches à lui adresser, et ils tombent précisément sur des points où notre opinion est en opposition directe avec celle des Grecs. Peut-être ne sont-ils pas mieux fondés ; mais, dans tous les cas, ils ont le mérite d’être dictés par l’impartialité, et de partir d’une position que n’atteignent ni l’intérêt, ni les passions locales.

Dans la Grèce, cet intérêt et ces passions soulèvent contre le président des difficultés sans nombre. Égine, le siége de son gouvernement, est rempli d’intrigans, dont la seule étude est de contrarier toutes ses mesures ; ils se divisent en plus de vingt clubs, où on déraisonne sans cesse et sans relâche sur la politique de l’état ; pendant ce temps, les campagnes sont négligées, le peuple reste face à face avec sa misère, et aucun de ces faiseurs d’opposition et de projets ne songe à tourner vers le bien et l’utilité du pays une activité qu’il emploie à entraver la marche de son gouvernement. Le conseil d’état ou panhellenium[1], que le président

  1. Le panhellenium est un conseil consultatif qui donne son avis dans toutes les affaires de l’état. C’est là que se discutent les lois, les arrêtés et toutes les grandes mesures. Le