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LA GRÈCE EN 1829.


subsistances qu’il fallait procurer à tout prix et distribuer à une population qui périssait de misère ; enfin une foule de détails d’administration auxquels il était seul chargé de pourvoir. Il faut ajouter encore des relations difficiles et compliquées avec les puissances étrangères, le séjour des ambassadeurs à Poros, pendant quatre mois entiers qui se sont passés en conférences, en négociations continuelles. Exiger d’un homme d’en faire plus, est certainement le comble de l’injustice de la part des Grecs, et il y a bien plutôt de quoi s’émerveiller que ses forces aient pu suffire à tant de travaux.

Enfin on l’accuse du défaut d’organisation de l’armée. J’ai déjà longuement discuté cette question ; j’observerai ici seulement que les Grecs sont loin de l’envisager de la même manière que nous. Ils veulent une armée pour faire des conquêtes. Que le président supprimât les troupes irrégulières pour reporter tous ses soins sur l’organisation du corps régulier, certes les cris eussent été bien autrement acharnés, tous les partis se seraient soulevés, et c’est bien alors qu’on aurait proclamé que la conduite du président était une horrible tyrannie, qu’il sacrifiait à ses systèmes les valeu-

    Grèce. Cependant il ne faut pas se dissimuler que la mesure a été forcée ; les tarifs de douanes qui en ont fourni la plus grande partie sont d’une exagération qu’il est impossible de soutenir, et sous peine d’achever de ruiner le peu qui reste, des réductions immenses doivent être faites dans les impôts.