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HISTOIRE. — PHILOSOPHIE.

entouré qu’il était par des hommes dont il avait plus d’une raison de se méfier, d’avoir voulu placer sa confiance en des personnes dont il fût parfaitement sûr. Ce sont ses frères qui ont amené en Grèce cette nuée de Corfiotes dont on se plaint tant, et la faute en retombe tout entière sur le président, à qui il est cependant impossible de s’occuper de la distribution de tous les emplois. Il devrait en cela céder à l’opinion de la Grèce ; c’est la blesser sans aucun profit que de soutenir ces aventuriers que l’intérêt seul y a conduits, qui ne lui apportent ni lumières, ni moralité, ni garanties : mais il faut aussi convenir que l’amertume du reproche de la part des Grecs est bien peu mesurée à l’erreur commise, et l’importance qu’ils lui donnent peut faire juger du degré de vérité qu’il faut accorder au reste de leurs accusations.

On reproche au président de n’avoir rien fait encore pour l’administration de la justice. Ce fait est vrai[1] ; mais cependant il convient de considérer depuis quelle époque il est à la tête du gouvernement, les travaux qui ont occupé tous ses momens, tels que le rétablissement de l’ordre, la répression de la piraterie et des bandes qui désolaient le pays, le soin des finances, qui était le premier et le plus nécessaire de tous[2], celui des

  1. Quelques tribunaux, organisés d’après nos usages, sont maintenant établis sur plusieurs points de la Grèce.

    (Note du D.)
  2. Dans le courant de l’année 1828, le président est parvenu à retirer 17 millions de piastres des revenus de la