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ÎLE DE CUBA.

jusqu’à l’entrée d’un de leurs chemins couverts ; là, on commença à employer la pioche, et à découvrir une route voûtée, à un ou deux pieds sous terre.

On arriva enfin à la capitale, vaste cité qui contenait une agrégation de cellules, où étaient les œufs, déposés par masses, et où se trouvaient des quantités innombrables de la bibiagua commune, ainsi que quelques mères ou reines de ces fourmis, qui se distinguaient par une plus riche taille, et par des ailes d’un pouce et demi de long. La communauté fut jetée, comme on pense bien, dans la plus grande confusion par un nègre robuste, qui plongea jusqu’au fond de la citadelle, et qui, bravant les piqûres des insectes, les transportait par poignées ou à la pelle dans un grand feu allumé tout auprès, et en rapportait des torches de paille enflammée pour les poursuivre dans leurs voies souterraines et détruire leurs cellules. En nous arrêtant ici, nous ne donnerions qu’une idée imparfaite des ingénieux travaux de cette nation pulluleuse ; il est difficile d’assigner les limites géographiques de chaque état, les grands chemins et les habitations étant presque tous creusés sous terre. Plusieurs villages et cités furent successivement mis à jour, avec les communications qui les liaient ensemble, et établissaient ainsi une confédération générale. Depuis l’entrée des fouilles faites à la poursuite des destructeurs de la haie de campeachy, jusqu’à la dernière ville découverte, il y avait de quinze à vingt toises ; mais qui pourrait