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CORRESPONDANCE ET VARIÉTÉS.

de leurs droits, constitués en corps de nation sous le chef religieux auquel la Porte conférera à ce sujet des pouvoirs analogues à ceux des patriarches des autres communions.


Visite du sultan à des Européens. — Le 23 novembre, le sultan est allé faire une visite à madame la baronne de Hubsch mère, dans sa maison de Buyuk-Déré, accompagné de son secrétaire Mustafa effendi, du séraskier Hosrew Méhémet pacha, du colonel de la garde impériale, Ahmet pacha, et de quelques autres officiers de sa maison. Aussitôt qu’il aperçut madame de Hubsch, le sultan lui dit avec beaucoup d’affabilité qu’il avait depuis long-temps le projet de venir la voir, mais que jusqu’à ce moment il y avait tant de monde à Buyuk-Déré, et que la maison de la baronne était si fréquentée, qu’il avait dû différer sa visite jusqu’à ce jour. S. H. causa familièrement avec elle sur divers sujets, en prononçant de temps à autre quelques phrases en français.

En apercevant son portrait où il est représenté sous le costume oriental, qui lui déplaît depuis qu’il a adopté le costume militaire, le sultan fit la remarque que ce portrait ne lui ressemblait pas.

La conversation dura long-temps, et le grand-seigneur y déploya beaucoup de grâce et de gaieté. En s’en allant, il invita madame de Hubsch à aller le lendemain au palais impérial de Thérapia, pour voir la giraffe nouvellement arrivée d’Égypte. Madame la baronne n’ayant pu s’y rendre le lendemain, le grand-seigneur lui a fait offrir, par un de ses officiers, deux montres émaillées, aussi riches qu’élégantes, et a fait distribuer des étrennes aux domestiques.


Conférences pour l’établissement d’un lazaret. — Depuis long-temps on reproche à la Porte l’esprit de fatalisme qui, l’empêchant de se précautionner contre les dangers de la peste, alimentait ce fléau en Europe, et menaçait constamment de la répandre au sein de cette partie du monde.