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STATISTIQUE.

les semaines, de cette place, 7,000 ducats en argent comptant.

La seule capitale de la république mettait tous les ans en circulation dix millions de ducats, sur lesquels elle en gagnait deux par le transport des marchandises, et deux autres par divers moyens, ce qui faisait quatre millions par an de bénéfice, et pour un siècle 400 millions. D’après ces résultats, et en calculant même que la moitié environ des profits fût dépensée pour l’entretien des vaisseaux et des équipages, il restait encore le gain considérable de 200 millions.

Par le recensement de cette époque, on voit que la population de Venise montait à cent quatre-vingt-dix mille habitans, parmi lesquels il y avait, selon le doge Mocenigo, mille nobles qui jouissaient d’une rente annuelle de 600 à 4,000 ducats. Le cadastre porte le revenu annuel des maisons de cette ville à 500,000, et estime leur valeur à 7,000,000 de ducats.

L’hôtel des monnaies de Venise frappait tous les ans 1,000,000 de ducats d’or ou sequins, 200,000 monnaies d’argent et 800,000 sous. On envoyait en Syrie et en Égypte 500,000 ducats, 100,000 en Terre-Ferme, 100,000 dans les colonies maritimes, et 100,000 en Angleterre. L’exportation du numéraire montait donc à 800,000 ducats ; le reste enrichissait Venise.

En effet, pendant le règne de Mocenigo, c’est-à-dire dans l’espace de dix ans, on amortit 4,000,000 (ducats) de dette publique, on satisfit ponctuelle-