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L’EUROPE AUX XVe ET XIXe SIÈCLES.

qui embrassaient l’Istrie, la Dalmatie, une partie de l’Albanie avec Durazzo, Scutari, Alessio, etc. ; une partie de la Livadie, avec Lépante, etc., partie de la Morée, avec Patras, Argos, Napoli de Romanie, etc., etc. ; partie de la Macédoine, avec Tessalonica ou Saloniki, l’île de Candie, celle de Négrepont et plusieurs autres dans l’Archipel. Tous ces pays pouvaient avoir une superficie de 25,400 milles carrés de 60 au degré équatorial, et environ 3,600,000 habitans.

Avec un si petit territoire, d’ailleurs très-morcelé et très-difficile à défendre, et une population si faible, les Vénitiens n’en étaient pas moins la première puissance maritime et commerçante du globe à cette époque. Leur commerce s’étendait sur toutes les mers alors connues. Sans parler du grand nombre de bâtimens particuliers qui parcouraient l’Adriatique, la république envoyait tous les ans quatre grandes flottes marchandes, escortées par les galere di mercato, qui étaient montées par les équipages de l’état. Ces flottes avaient les destinations suivantes :

La première se rendait dans la mer Noire, et se partageait en trois divisions : l’une parcourait les mers de la Grèce, d’où elle faisait voile pour Constantinople ; la seconde se dirigeait vers Sinope et Trébisonde, sur la côte méridionale de la mer Noire ; et la troisième allait vers le nord, dans la mer d’Azof, à Tana, près de l’embouchure du Don, où arrivaient les caravanes russes et tartares chargées de marchandises qui, après avoir traversé la