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LA GRÈCE EN 1829.

et dont la bravoure va jusqu’à la folie, sont très-redoutables pour l’infanterie la plus solide et la plus aguerrie. Que doivent-ils être pour les Grecs, qui n’ont aucune idée de combattre en masse, et qui sont déjà vaincus quand ils n’ont pas une muraille pour leur servir d’abri ! Aussi ont-ils plus d’une fois éprouvé leur fureur d’une manière sanglante. C’est surtout à la journée d’Athènes que cette cavalerie a été la plus brillante ; les Grecs y ont éprouvé une défaite, qui leur a porté un coup mortel, et dont ils ne se sont jamais relevés. Les détails de cette affaire, qui sont fort courts, dépeignent parfaitement ce que sont les troupes grecques ; c’est le meilleur tableau qu’on en puisse tracer.


Bataille d’Athènes.

L’armée grecque, qui comptait plus de douze mille hommes sous les ordres de Cochrane et de Church, avait d’abord débarqué au port du Pirée, dans l’intention de débloquer Athènes. La première attaque fut dirigée sur le Pirée, où quatre cents Albanais s’étaient retranchés dans un couvent. La frégate l’Hellas s’embossa dans son port et les écrasa de son feu ; on avait aussi amené quelques pièces d’artillerie de campagne. En peu de temps, le couvent ne fut plus qu’un monceau de ruines ; néanmoins les Albanais se défendaient comme des lions au milieu des décombres, per-