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VOYAGES.

pour tout vêtement que ce qu’on appelle en yoloff un guimpe, espèce de ceinture attachée autour des reins, et qui, passant entre les jambes, vient s’assujétir par derrière, ne cachant qu’exactement ce que l’on ne peut montrer sans indécence ; cette ceinture est en peau de chèvre, avec la queue, qui se trouve placée là où l’animal la portait lui-même. Les garçons non circoncis ont une ceinture formée de la feuille d’un palmier, avec un morceau de bois fixé au milieu de la ceinture ; l’un des bouts de ce bois est pointu et ressort en avant, l’autre bout rentre entre les jambes. Ce bois traverse une boule de terre cuite, de sorte qu’il ressemble à un fuseau ; rien n’est singulier comme de voir marcher les jeunes nègres avec ce morceau de bois de quatre pouces de long, formant angle droit sur leur ventre.

Les habitans de Cagnabac, qui sont des Bisagos, me paraissent tenir le milieu entre la race des nègres de Cayor, Wallo et Yoloff, et celle des Foulahs et des Mandingues ; sans avoir les formes proéminentes des Wallos, ils ne sont pas aussi minces que les Foulahs.

Après avoir habité le pays de Wallo, l’île de Cagnabac paraît un paradis terrestre ; la beauté des arbres, la force de la végétation et l’abondance des récoltes y sont remarquables. J’y ai retrouvé tous les fruits que les nègres de Cayor apportent au marché de Saint-Louis du Sénégal, mais beaucoup plus beaux, et infiniment plus savoureux ; il