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SOUVENIRS DES CÔTES D’AFRIQUE.

devant on voit un siége en bois, des instrumens aratoires, et un hangar couvert de feuilles vertes ; les environs de la maison étaient balayés avec le plus grand soin. Le fétiche était sous le hangar ; on avait posé devant lui du riz, du lait, du vin de palmier et de l’huile de palme ; il était placé sur une natte. Ce fétiche consiste en un bloc de bois haut d’un pied, cylindrique, recouvert de pagnes, surmonté d’une imitation grossière de tête d’homme de trois ou quatre pouces de diamètre, et couverte d’un vieux chapeau rond. Les attributs du fétiche sont deux pattes de crocodile en bois, avec des ongles de six pouces de long, figurés par des cornes de gazelle. Il est probable qu’on rentre le soir le fétiche dans sa maison, que chaque matin on lui apporte à manger des provisions fraîches, et qu’on le met prendre l’air devant sa porte.

L’habillement des femmes de Cagnabac se compose d’une collerette et d’une ceinture ; ces deux pièces d’ajustement se ressemblent : ce sont quelques milliers de petites ficelles d’écorce de baobab, de six pouces de long, attachées à la file par l’un des bouts, l’autre restant flottant ; elles mettent ces deux rangées de ficelles, l’une autour du cou, l’autre autour des reins ; la ceinture n’atteint pas le but qu’une européenne se propose en portant un jupon ; car un vêtement de six pouces de longueur, attaché sur les hanches, ne peut être considéré que comme un ornement.

Les hommes et les jeunes gens circoncis n’ont