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HISTOIRE MODERNE.

cas, n’ont pu, pendant l’espace de quinze ans, faire accueillir leurs réclamations, appuyées par leur gouvernement ! Si l’honneur national parle encore, n’est-il pas intéressé à faire cesser cet état de choses, cette différence avec laquelle on accueille les réclamations des autres états et les nôtres ?… » Déjà le général Jackson, dans son message à l’ouverture du congrès, a déclaré que les déprédations commises sur les propriétés des citoyens des États-Unis sous le gouvernement impérial n’ayant encore obtenu aucune satisfaction, pourraient devenir le sujet d’une collision entre les deux gouvernemens. À l’avénement de ce président, il arrivait de tous côtés des pétitions si pressantes que, lors de l’envoi du ministre actuel à Paris, le secrétaire d’état se vit obligé, pour calmer l’effervescence, d’imprimer une circulaire dans laquelle il annonçait que cet ambassadeur était chargé d’amener cette négociation à fin. Il était même fortement question d’user de représailles contre les bâtimens français[1].

Nous laissons au gouvernement à juger des conséquences que de semblables dispositions pourraient avoir dans des temps moins calmes pour nos relations commerciales avec les États-Unis. Je veux

  1. Une chose qu’il importe d’observer, c’est que le gouvernement américain, sans même employer des moyens coercitifs, peut porter un coup terrible à notre commerce en élevant les droits des marchandises françaises. Déjà on menace nos négocians de frapper d’un droit extraordinaire nos vins, et surtout nos soieries, qui se trouveraient par là dans l’impossibilité de rivaliser avec celles des Indes.