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BULLETIN DRAMATIQUE.

ce qu’il a fait, et M. Fontan a pu entendre les applaudissemens du parterre, qui vinrent faire une douce diversion à l’oreille du malheureux prisonnier n’entendant naguère encore d’autre bruit que le cri des verroux. Le succès de la première représentation a donc été complet ; mais à la seconde, le public, moins sensible, y a trouvé de nombreuses incorrections. Que M. Fontan profite de certains avertissemens, et il sera sûr d’un succès lucratif.

Dix jours après, ou le Gentilhomme de la chambre, par MM. Sauvage et Georges. — Des événemens tels que ceux de juillet devaient nécessairement nous amener des pièces de circonstance ; aussi en pleut-il de toutes parts, bonnes ou mauvaises. Le Gentilhomme de la chambre est du nombre de celles qui, sans être parfaites, ont néanmoins excité la gaîté, et obtenu des applaudissemens. En effet, de piquantes allusions, de spirituelles plaisanteries et de jolis couplets s’y rencontrent fréquemment ; et tout cela assaisonné du style de MM. Sauvage et Georges : en voilà plus qu’il n’en fallait pour la réussite de cet à-propos national.

L’Entrée en vacances, comédie en un acte et en prose par M. Paulin. — Un couplet assez bon sur les fameuses ordonnances a empêché cette pièce de tomber à plat. En effet, quel attrait peut avoir pour le public une comédie où l’on ne rencontre ni intrigue, ni dialogue, ni esquisse de mœurs, en un mot, qui ne renferme rien de ce qui intéresse dans une véritable comédie ? Certes on eût pu tirer un bien meilleur parti d’une entrée en vacances dans une étude d’avoué. On eût pu en faire quelque chose de fort comique, et l’auteur n’en a composé qu’une pièce insignifiante : aussi a-t-elle été entendue généralement avec beaucoup de froideur.