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HISTOIRE MODERNE.

du royaume. Depuis long-temps, le roi provoquait cette mesure dont il appréciait vivement l’importance, et la crainte d’obérer les communes en retardait seule l’accomplissement. Après de longues discussion, on est convenu de diviser les exercices gymnastiques en trois classes, et de telle sorte que les frais de la dernière classe n’excédassent pas les ressources des communes les moins opulentes ; en effet, les dépenses d’établissement des appareils du troisième degré ne montent guère au-dessus de 9 francs, et toutes les écoles sont ainsi dotées de cette institution précieuse, en proportion de leur richesse et de leurs besoins.

Certes, c’est un admirable spectacle que celui d’une administration qui met tous ses soins à éclairer l’intelligence du peuple, à l’associer aux progrès des lumières et de la raison humaine. Il y a là une riche moisson de gloire pour le prince qui fait d’une telle œuvre ses délices et son occupation chérie, et pour les citoyens qui l’aident de leur zèle et de leurs efforts. En Danemarck comme en France, une violente opposition a combattu toute tentative d’amélioration dans l’instruction primaire ; et, par une singulière analogie d’opinions, le clergé protestant a repoussé l’introduction de la méthode mutuelle avec autant de persévérance que le clergé catholique. Le roi est demeuré ferme dans sa volonté de faire le bien : M. d’Abrahamson a publié des réponses décisives aux objections de ses adversaires ; sa persévérance a triomphé, et rien n’a pu ravir à ce généreux patriote l’impérissable honneur de