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PRISON PÉNITENTIAIRE DE GENÈVE.

lier formant réfectoire. Le repas fini, ceux-ci peuvent se promener dans la cour de leur quartier, ou rester dans l’atelier à lire des livres de morale ou de religion, tirés de la bibliothèque de la maison, et qui leur sont prêtés, d’après leur demande, sur l’ordre du directeur.

La chapelle de la prison est disposée de manière à pouvoir servir aux deux cultes, catholique et réformé. Les détenus y assistent aux offices et reçoivent les instructions des ministres de leurs religions respectives. Pendant le temps qu’ils y passent, le principe de leur séparation absolue par quartiers ne cesse pas d’être scrupuleusement observé ; à cet effet, la partie de la chapelle qu’ils occupent est divisée par des stalles de bois en quatre compartimens qui ne permettent aux différentes classes ni de communiquer, ni de se voir. Elles entrent, se placent, et sortent toutes successivement.

Les punitions disciplinaires infligées aux prisonniers pour désobéissance, insultes, querelles ou révoltes sont l’isolement d’abord, ensuite la réclusion dans l’obscurité, mais pour des temps limités avec modération, et jamais dans des cachots humides ou malsains. On y peut joindre aussi le régime du pain et de l’eau dans une proportion de durée fixée par la loi, et telle que la santé des détenus ne puisse en éprouver aucun préjudice[1].

  1. La peine de la cellule ténébreuse ne pourra pas durer plus de six jours de suite.

    Le régime du pain et de l’eau ne pourra jamais avoir lieu plus de