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VOYAGES.

tème de brigandage avait cessé au Rio-Pongo, que notre comptoir était indépendant des Dialonkais, et que nous y maintenions tous les marchands dans un état de paix, en prenant sous notre protection tous ceux qui s’y trouvaient.

Les soldats que le gouvernement a fait engager pour former la garnison de Madagascar ont presque tous été enrôlés au Rio-Pongo : si l’on avait encore besoin de troupes noires, on parviendrait peut-être en y recrutant les hommes à arrêter la guerre à mort que se font les gens du Fouta-Dialon et ceux du Soulima. Sans doute on ne réussirait jamais à arrêter l’esprit d’envahissement des mahométans, mais on rendrait la guerre moins cruelle, puisqu’ils livreraient les hommes au lieu de les tuer ; quant aux femmes et aux enfans, ils les font esclaves.

Un comptoir au Rio-Pongo pourrait servir d’entrepôt pour les marchandises que notre commerce fournirait à Sierra-Léone ; elles peuvent y entrer moyennant un droit de 6 p. 0/0. Je joins ici une note, prise à Sierra-Léone des objets que nous pourrions y importer avec avantage :

Chandelles, parfumeries, savons, beurre et saindoux, fromage dit de Hollande, sardines, huile, bouchons, cidre, vins, eaux-de-vie, anisette ; faux galons or et argent, mouchoirs de couleurs saillantes, parapluies et parasols, cadenas, bijouterie, corail rond et carré no 1 à 4, dragées communes, figues, pruneaux, raisins, noix et noisettes.

Le Rio-Pongo est couvert de montagnes, qui viennent aboutir presque au bord de la mer. Je désignerai, comme propre à l’établissement d’un