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PRISON PÉNITENTIAIRE DE GENÈVE.

motifs tirés de leur bonne conduite ou de la nature de leur délit la commission administrative juge dignes d’y être placés.

Les prisonniers des deux quartiers criminels sont revêtus d’un costume pénal.

Environ douze heures par jour en été, et dix en hiver sont employées au travail qui n’est interrompu que par trois repas suivis de quelques momens de repos, et à chacun desquels est consacrée une heure ou une heure et demie. Les détenus s’occupent aux divers métiers qu’ils exerçaient avant leur condamnation, ou qui leur ont été enseignés dans la prison, tels que ceux de cordonniers, tailleurs, tisserands, etc.

Le plus grand silence est constamment recommandé et observé pendant le jour dans les ateliers, aussi bien que dans les cellules durant la nuit. L’introduction de toute liqueur fermentée est sévèrement prohibée, et les jeux de cartes et de hasard sont absolument interdits.

Le produit du travail des détenus appartient à l’état. Un compte exact de l’ouvrage de chacun d’eux est tenu par le chef d’atelier ; le prix en est réglé par l’administration ; et ainsi réparti : une moitié pour l’établissement, un quart à la disposition du prisonnier à titre d’encouragement, et un quart pour un fonds de réserve qui doit être employé à l’avantage du prisonnier après sa sortie.

La nourriture des détenus, qui est saine et très proprement préparée, se compose, au repas du matin, d’une soupe avec du pain : au dîner, de lé-