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DOCUMENTS OFFICIELS.

et cette nomination fut confirmée par les députés qui créèrent en même temps une commission constitutionnelle et municipale composée de MM. Lafitte, Casimir-Périer, le comte Gérard, le comte Lobau, Odier et le duc de Choiseul.[1]

  1. Il y avait erreur. Voici la lettre écrite à ce sujet par M. le duc de Choiseul.

    À Messieurs les habitans de la ville de Paris.

    « Messieurs,

    » Une proclamation signée des généraux Lafayette, Gérard et le duc de Choiseul, sous le titre de membres du gouvernement provisoire, et ayant accepté cette fonction, fut affichée le 28 juillet et jours suivans sur tous les murs de Paris

    » Le résultat était alors incertain ; la lutte commençait, un danger imminent existait pour les signataires, dans le cas où l’armée royale eût triomphé, notre supplice eût suivi la victoire.

    » Mon nom avait sans doute paru utile ; mon aveu ne me fut pas même demandé. Je n’étais rien, je ne commandais rien ; le seul péril était pour moi ; je gardai le silence : j’aurais cru être un lâche de dire la vérité, puisqu’il ne s’agissait que de ma tête, et je me félicitai de ce que la bienveillance dont la garde parisienne et mes concitoyens m’honorent avait pu paraître de quelque utilité.

    » Maintenant que la victoire n’est plus incertaine, il est de ma conscience de déclarer que jamais je n’ai fait partie du gouvernement provisoire, que jamais la proposition ne m’en fut faite. J’ai accepté en silence tous les dangers à l’heure du combat, je dois hommage à la vérité à l’heure de la victoire.

    » Le duc de Choiseul.

    Pair de France, ancien colonel de la première légion, et ex-major de la garde nationale parisienne.

    » Paris, ce 1er août 1830.