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AMÉRIQUE.

sation. Ils ont établi chez eux un gouvernement régulier ; leurs lois sont écrites et précises ; elles sont relatives à tous les cas civils et criminels qui peuvent se présenter chez un peuple de leur espèce. La population des Choctaws était, en 1829, de 5,627 individus. Ils ont beaucoup de bœufs, de chevaux et de moutons ; on compte chez eux cinq écoles. Leurs anciens usages superstitieux sont à peu près abolis.

Le rapport sur l’état des Cherokées n’est pas aussi favorable ; cependant voici ce que dit un Européen qui a vécu pendant quatre ans parmi eux. Ils s’habillent comme les peuples civilisés ; la plupart de leurs femmes savent filer et tisser ; toute la nation s’occupe d’agriculture ; il n’y a plus de chasseurs nomades ; leurs maisons sont en partie en briques ; les jeunes gens lisent et écrivent leur langue maternelle. Il y a parmi eux 180 sectateurs de l’église presbytérienne, 54 frères moraves, 50 anabaptistes, et plus de 800 méthodistes.

Les Creeks n’ont pas fait de progrès dans la civilisation ou du moins leurs progrès ont été très-faibles ; cette nation cruelle croupit dans tous les vices.

Les Indiens du Missouri sont encore dans leur ancienne ignorance, et tout-à-fait sauvages : ils cultivent la terre, mais sans industrie, et ne récoltent que quelques pois et du maïs.

Une partie des Miamis et des Pottowatamis cultivent le maïs, et nourrissent des animaux domestiques ; mais il n’y a pas d’artisans, et la société est encore au dernier degré de la civilisation. L’ivrognerie occasionne une grande mortalité parmi eux.


Société anti-masculine. – Il s’est tenu dernièrement à Mame une assemblée de dames pour délibérer sur la convenance d’établir une association qui s’ap-