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ALBUM.

— Vous n’en savez rien ? – Non, en vérité. – Vous ne savez pas qu’il a tué quatre officiers ? – Je ne l’ai pas quitté de tout le voyage. – Je vous le dis, moi, et j’en suis sûr. – Ah ! mon Dieu, je me rappelle,…. il m’a quitté pour aller chercher sa bourse. – Eh bien ! c’était pour ce duel : dites-lui de ne pas se montrer avant d’être assuré que cette affaire n’aura pas de suite. »

M. Châteauneuf est auteur de plusieurs autres ouvrages intéressans, entre autres de l’Histoire des grands capitaines, qui ont commandé en chef les armées de la république et de l’empire, dont on fait le plus grand éloge. Nous avons lu des aricles de louanges bien méritées, adressés à l’auteur par MM. de Boufflers, Esménard l’aîné, Palissot, Fontanes, Salgues, Jondot, Malte-Brun, etc. Après des noms comme ceux-ci, de quel poids seraient les nôtres ! Dans le petit nombre des ouvrages de cet auteur que nous avons lus, nous avons remarqué une énergie de pensées remarquable, une plume exercée et surtout une grande franchise de critique… C’est tout naturel !… M. Châteauneuf, après trente-cinq années de travaux, a été négligé des ministres ; il s’est plaint d’eux, et ne les a jamais importunés. Il a donc, pour écrire, toute l’indépendance que les faveurs ministérielles ravissent aux écrivains qui les reçoivent.

E.

Françoise de Rimini, drame en cinq actes et en vers ; par M. Gustave Drouineau[1]. — Deux auteurs, avant M. Drouineau, s’étaient essayés sur ce sujet. Silvio Pellico, poète italien, et M. Constant Bérier, dont la pièce obtint quelque succès, il y a trois ou quatre ans, à l’Odéon. M. Drouineau a emprunté quelque chose au premier ; mais

  1. Timothée Dehay, libraire, rue Vivienne, no 2 (bis). Paris, 1830.