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LA GRÈCE EN 1829.

n’a rien eu de commun avec la Grèce, et n’a pris aucune part aux événemens. Si, comme il est plus que probable, cette île n’est point comprise dans la délimitation du nouvel état grec, il est très-facile de concilier son retour sous la domination turque avec les garanties que l’humanité peut demander. Il s’agit de stipuler seulement une amnistie et le rétablissement des choses sur l’ancien pied. Les Samiens rentreront dans l’ordre, et se trouveront, comme ils le sont maintenant, seuls chez eux.

Il est dans l’Archipel plusieurs îles qui possèdent d’excellens ports. Telles sont St-George de Skyro, Myconi, Delos, Paros, Milo, Santorin, Stampalie, etc. Malgré les avantages qu’elles tiennent de la nature, ces îles sont restées sans importance commerciale ou politique, et leur population ne diffère en rien de celle du reste de l’Archipel.

Sur les îles comme sur le continent, le caractère grec est le même, à quelques nuances près. La vivacité, l’intelligence, la ruse, l’amour du gain, la haine et la défiance pour tout ce qui est étranger, en sont les signes distinctifs ; le système qui a pesé sur eux les excuse, du reste, en ce point. Leur grand mobile est l’argent ; c’est vers ce but qu’ils concentrent toutes leurs facultés, et avec la plus grande intelligence qui leur est départie ; il n’est point d’expédient, il n’est aucun moyen qu’ils n’em-