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HISTOIRE.


Samos.

Samos est bien moins fertile que Chio : c’est une suite de hautes montagnes, sans aucun port ; les Grecs seuls en formaient la population. Depuis long-temps les Samiens passaient pour être la peuplade la plus turbulente de l’Archipel. Aussi se sont-ils hâtés de secouer la domination des Turcs, et ils en ont profité pour étendre leurs courses sur tous les environs. Outre la piraterie, qu’ils ont exercée avec grand succès, ils faisaient sans cesse des incursions sur la côte d’Asie, qui est située en face : on a bien voulu les décorer du nom d’expéditions militaires, mais ce n’était réellement que du brigandage. Pendant la nuit, quelques barques samiennes abordaient à la côte ; on enlevait tout ce qu’on trouvait, bestiaux, objets transportables, et habitans qu’on mettait ensuite à la rançon. Ce brigandage se faisait sans aucune exception de nation ; Grecs, Francs et Turcs y étaient également exposés. Dans leurs courses nocturnes, les Samiens se sont quelquefois avancés très-près de Smyrne, et ont hasardé des tentatives sur les campagnes environnantes. D’ailleurs Samos

    cette année (1830), et que nous avons sous les yeux, annoncent encore que plusieurs centaines d’Hydriotes viennent d’arriver dans cette capitale pour entrer au service de la marine turque, parce qu’ils ne trouvaient plus d’occupation dans celle de leurs compatriotes.