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HISTOIRE.


INTRODUCTION.

La population grecque qui habite l’empire ottoman offre des nuances tellement nombreuses, qu’il est impossible de la représenter dans son ensemble par les mêmes traits. À chaque pas, on la voit varier non-seulement dans sa proportion avec la population musulmane, mais aussi avec elle-même. Les pays que nous comprenons sous le nom générique de Grèce sont d’abord d’une étendue trop vaste pour que la nature n’y ait point semé de fréquentes diversités ; mais en outre, on en voit une foule d’autres, en nombre bien supérieur à celles qu’on remarque dans des pays d’égale étendue. Il serait bien difficile d’énumérer toutes les causes auxquelles elles tiennent. Nous pouvons cependant citer, comme les principales, la configuration physique du pays, et les grands mouvemens politiques auxquels il a été soumis depuis des siècles.

La Grèce comprend un continent et des îles. De là une première division dans la population. Les insulaires doivent forcément avoir des habitudes différentes de celles des continentaux ; les mouvemens politiques qui se sont succédé ont dû exercer sur les uns et sur les autres une influence tout-à-fait contraire. Mais les îles elles-mêmes ne se ressemblent point entre elles. Celles-ci sont grandes et fertiles, celles-là ne sont que des rochers stériles ;