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HISTOIRE.

Radama tenait beaucoup à voir s’augmenter la population de sa capitale ; il y fit venir à diverses reprises plusieurs milliers de prisonniers de guerre, et l’on peut affirmer, sans exagération, que les différentes bourgades d’Émirne avaient au moins cinquante mille habitans sous son règne. Ce prince cherchait aussi à attirer auprès de lui les étrangers qui pouvaient seconder ses grandes vues de civilisation. En 1825 il fit insérer dans les journaux de l’île Bourbon, de Maurice et des Indes-Orientales, une proclamation qui appelait à Madagascar tous les hommes de race blanche de quelque nation qu’ils fussent. Cette proclamation n’a pas été sans effet : un certain nombre d’aventuriers ont répondu à l’appel du souverain sauvage, sur le front duquel le génie de l’industrie avait fait jaillir un rayon de lumière.


APPENDICE.

Ce serait être bien dupe des idées que l’on se forme ordinairement d’une ville d’une haute importance, si on voulait les appliquer à Émirne : c’est un assemblage de petites bourgades. Les cases qui les composent sont disséminées sous les arbres, et forment mille paysages variés et délicieux. Les proportions gigantesques de la végétation offrent un singulier contraste avec l’exiguité chétive des habitations humaines, qui ne se recommandent à