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VOYAGES.

Je partis de Méaco la veille de Noël, et je me rendis à Faxime, qui touche presqu’aux faubourgs de Méaco. C’est à Faxime que résidaient les empereurs du Japon jusqu’au règne du souverain actuel, qui transporta sa résidence à Zurunga. Les rues de Faxime sont plus étroites que celles des autres villes de l’empire ; mais d’ailleurs cette ancienne capitale ne le cède en rien à aucune autre en magnificence. Je descendis dans la maison des religieux franciscains, où j’éprouvai une grande consolation de voir la quantité de fidèles qui vinrent assister à la célébration de l’office divin ; presque tous reçurent la sainte eucharistie avec autant de ferveur, de larmes et de piété que les chrétiens les plus zélés.

À Faxime, je m’embarquai pour Usaca, située dix lieues plus bas, sur une rivière aussi large que l’est le Guadalquivir à Séville. Je mis un jour à faire ce trajet, et je passai le temps fort agréablement à voir la quantité innombrable de navires qui montaient et descendaient le fleuve, chargés de marchandises et de voyageurs. Je logeai aussi à Usaca chez les PP. franciscains. Il y a également des dominicains et des jésuites. Cette ville me parut être la plus belle de toutes celles que j’avais vues au Japon. Elle contient à peu près un million d’habitans. Les maisons y sont généralement élevées de deux étages. Elle est située sur le bord de la mer qui bat ses murailles, et qui est très-poissonneuse. À deux lieues d’Usaca est bâtie la ville de Sacay. Je ne l’ai point vue, mais je sais qu’elle a quatre cent mille ames de population.