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GÉOGRAPHIE.

observer que dans l’usage qu’il fit de la carte originale de Compagnon, il assujétit le tracé du Banbouk à des déterminations qui lui venaient sans doute de reconnaissances plus récentes, faites par les ordres de la Compagnie d’Afrique, tandis que les lumières ultérieurement acquises sur cette région tendent à faire attribuer plus de crédit à l’esquisse de Compagnon.

Quoi qu’il en soit, les travaux de d’Anville, exécutés à l’aide de matériaux généralement incomplets et peu sûrs, se trouvent aujourd’hui surannés par suite des découvertes nouvelles et des reconnaissances moins imparfaites des voyageurs qui ont postérieurement exploré ces parages.

Je ne me propose point de faire ici la complète et minutieuse énumération de tous ces voyageurs, dont cinq ou six seulement nous ont procuré des itinéraires d’une importance réelle.

Au premier rang il faut placer le célèbre Mungo-Park, dont les voyages, exécutés en 1795 et 1805, ont sillonné trois fois, entre l’Ouest et l’Est, les pays renfermés entre le Sénégal, la Gambie, la côte, et le fameux Niger. Le premier de ces voyages[1] a été construit par Rennel, le patriarche de la géographie moderne de l’Afrique, et cette construction, fondée sur une ingénieuse combinaison des

  1. Voyage dans l’intérieur de l’Afrique, fait en 1795, 1796 et 1797 par Mungo-Park, avec des Éclaircissemens sur la géographie de l’intérieur de l’Afrique, par le major Rennel, traduit de l’anglais sur la 2e édition par J. Castera ; 2 vol. in-8o, avec cartes et figures ; Paris, an viii.