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VOYAGE DANS LA MER DU SUD.

quatre jours, pour faire de l’eau. J’y fus visité par les insulaires qui n’entendaient aucun des langages que nous essayâmes de leur parler ; et cependant il y avait parmi mon équipage et mes passagers des individus de différens parages de la mer du Sud ; savoir : Byzan Borou, prince de la Nouvelle-Zélande ; Morgan Mac Marragh, noble de la même île ; quatre naturels d’Otaïti, deux des Marquises et un des îles Sandwich. J’essayai, mais sans succès, de leur parler dans l’idiome des Biti. Martin Bushart ne réussit pas mieux en employant celui de Tucopia. J’essayai encore le bengali ou le malais ; mais tous nos efforts pour nous faire entendre d’eux, autrement que par signes, furent vains.

Ce qui venait de m’arriver ayant frappé mon esprit de la conviction que les bâtimens de Lapérouse avaient péri près de l’île de Mannicolo, et concevant l’espérance que, si l’on adoptait immédiatement quelques mesures pour cela, on pourrait encore sauver quelques-uns des hommes qui avaient survécu à cette catastrophe, je résolus, à mon arrivée au Bengale, de faire tous mes efforts pour atteindre ce but.

Dillon.