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PEUPLES DU PLATEAU DE BOGOTA.

récemment découverts dans le Guatimala et dans la riche et antique ville de Palenquè, si long-temps ignorée, et qu’on pourrait appeler la Thèbes de l’Amérique ; monumens que le savant M. Warden, consul des États-Unis, a, le premier, fait connaître en France et à la Société de Géographie de Paris.

Il nous suffira d’ajouter ici que le nom même de la langue des Muyscas, langue qui se nomme le chib-cha, ou la langue des hommes chib, ou sib, cha, en muyscas, signifiant homme (ce qui est le sa des Japonais signifiant également homme) ; que ce nom, disons-nous, est le même que celui de la langue japonaise, qui, au Japon, encore actuellement s’appelle aussi le sewa ou siwa, d’où facilement a pu venir le nom chib, de la langue chib-cha. Or M. de Humboldt, visitant le plateau de Bogota, non loin de la belle cascade de Tequendama, trouva, outre une colline encore nommée actuellement Chipa, un ancien village indien, aussi appelé Suba, nom fort voisin de sewa, saba ; et près de ce village, il vit encore des traces d’une antique et florissante agriculture.

Ce nom seul conduirait donc encore au Japon, pays de la langue sewa ; et peut-être même pourrait-on y voir quelque trace des Sabéens, puisque les Muyscas, aussi bien que les Japonais et les anciens Sabéens ou Phéniciens adoraient le soleil, la lune, et sans doute aussi les autres astres, et leur sacrifiaient même des victimes humaines, usage si commun chez les Phéniciens.