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en ka, ainsi que cela a lieu pour sept des nombres muyscas sur dix ; remarquant en outre que fito, qui signifie un en japonais, est très-voisin de ata, nombre un en muyscas ; que foutsca ou boutsca, deux en japonais, est évidemment bosca ou bousca, qui vaut deux chez les Muyscas ; que des deux côtés, mica signifie également trois, et que itsca et hisca pour cinq étaient encore, évidemment, le même mot, tandis que aca, neuf en muyscas, est la simple abréviation de conoca, c’est-à-dire neuf jours en japonais ; il en conclut que ces deux peuples avaient une même origine.

C’est cependant ce qu’a voulu contester M. Klaproth, en analysant, au nom d’une commission, le mémoire si important de M. de Siébold ; et, pour rétorquer la force des preuves que présente cette simple analogie de nombres, M. Klaproth donnait une liste de vingt-trois mots muyscas, très-différens des mots japonais qu’il y comparait.

Mais M. de Paravey a retrouvé, dans le japonais même, plus de vingt des mots cités par M. Klaproth, outre d’autres mots fort compliqués et de quatre syllabes, comme Fomagota, nom d’un mauvais génie, tels qu’une comète, un astre brûlant, qui, en muyscas, signifie masse fondue et bouillonnante, tandis qu’en japonais Fimacouts exprimerait la même idée.

On pourrait citer ici tous ces mots muyscas, retrouvés dans le japonais même par M. de Paravey ; mais nous renvoyons au mémoire qu’il publiera sur ce sujet, aussi bien que sur les monumens si curieux,