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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

faveurs que je pourrais désirer. Je le remerciai, lui répondis du mieux que je pus. Le reste de la conversation se passa en demandes de sa part sur les détails de ma mésaventure, et je finis par lui demander la permission de partir le lendemain pour me rendre à la cour du roi son père. Il me répondit que pour le lendemain cela ne se pouvait pas, attendu qu’il devait en prévenir ce monarque ; mais que dans quatre jours je pourrais me mettre en route, et qu’il donnerait des ordres pour que, dans tous les lieux où je devais passer, je fusse hébergé et accueilli comme je le méritais. Sur ce, je pris congé du prince, et je retournai à ma maison.

Quatre jours après, je partis pour Zurunga, qui est situé à quarante lieues de Jedo. Il ne me manquerait pas de matières pour alonger ma relation, si je voulais raconter ce que je vis dans les villes qui se trouvèrent sur ma route. Je me contenterai de faire remarquer que plusieurs bourgs qui n’ont pas le rang de cité contiennent plus de cent mille habitans : dans les cent lieues de pays qu’on parcourt de Zurunga à Meaco, on ne passe pas un quart d’heure sans traverser un village. De quelque côté que le voyageur jette les yeux, il aperçoit du monde qui va et vient comme dans nos villes d’Europe les plus peuplées ; les chemins sont bordés des deux côtés d’une rangée de superbes pins qui garantissent de l’ardeur du soleil ; les lieues sont marquées par une petite éminence plantée de deux arbres, même dans les villes et villages, et ja-