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VOYAGE AUX ÉTATS-UNIS.

ver la canne à sucre et le coton. Mais il y a encore quelques colons qui sont possesseurs de ces premières richesses patriarcales. Un créole, nommé Mutton, demeurant à Lafayette, fait pâturer dans ses fertiles prairies 15000 bœufs et 6000 chevaux ; M. Wycalf, Américain du nord, est propriétaire de 20,000 bêtes à cornes, de 5000 chevaux et du terrain nécessaire à leur entretien, près d’Opelousaz.

Notre voyageur s’établit aussi dans ces environs. Il acheta, pour la modique somme d’un millier de piastres, une belle habitation entourée de 160 acres de terre à pont de Bréaux près du Bayou de Tesche. Il vécut dans l’aisance avec sa famille, et se trouvait très-heureux ; mais après un séjour de six mois, il fut attaqué de la fièvre jaune qui le conduisit aux portes du tombeau. Il en revint cependant ; mais sa malheureuse femme, atteinte à son tour de cette terrible maladie, y succomba. M. Hulswitt resta encore près d’une année aux Attakapas sans pouvoir se rétablir entièrement de la fièvre, et inconsolable de la perte de son épouse, il résolut enfin de changer de climat, abandonna sa plantation à un ami, et retourna en Europe.

Cet ouvrage est divisé en 24 chapitres, dont 22 sont particulièrement consacrés au Journal du voyageur, et deux à un aperçu général des différens états de la fédération américaine. Ainsi que plusieurs autres écrivains qui ont visité dans ces derniers temps les États-Unis, il se plaint du peu d’harmonie qui règne entre les provinces, et de l’absence