Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 1.djvu/306

Cette page a été validée par deux contributeurs.
298
ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

sons mêmes, que notre haleine se condensait et gelait sur les couvertures de nos lits, en dépit d’un énorme feu de cheminée, qui brûlait toute la nuit dans nos chambres à coucher. » Il fut témoin, en cet endroit, d’un bien triste événement.

Un jeune couple de nouveaux mariés, appartenant à la congrégation des anabaptistes, devait recevoir le sacrement du baptême que ces sectaires n’administrent que tard, comme on sait, aux personnes déjà parvenues à l’âge de raison, et qui, pouvant répondre elles-mêmes, n’ont pas besoin de parrains qui s’engagent pour elles. Le baptême se fait habituellement par immersion dans l’eau, et en hiver la cérémonie doit avoir souvent de graves inconvéniens. On avait, pour celle à laquelle assista notre voyageur, taillé avec la hache un grand trou dans la glace ; la congrégation entière était réunie à l’entour, et après la lecture des formules ordinaires, l’officiant devait plonger successivement les deux époux dans l’eau et les en retirer aussitôt. Malheureusement les mains de l’officiant étaient engourdies par le froid ; il laissa échapper la jeune femme, qui disparut sous la glace et ne fut jamais retrouvée.

M. Hulswitt quitta Kennebauk au mois de février, et après avoir parcouru les États de Newhampshire et de Vermont, il s’arrêta à Albany. On lui proposa d’établir dans cette ville, une grande brasserie, et on lui indiqua Catskill sur l’Hudson, à trente-cinq milles anglais, au dessous d’Albany, comme le lieu le plus favorable. L’établisse-