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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

car, ces malheureux habitent un sol entièrement stérile, qui fournit à peine un peu de fourrage pour leurs chameaux. Les mêmes marchands achètent leur sel à Toudeyni, avec du mil, du riz, des étoffes et de l’or qu’ils donnent en échange.

On conçoit que Bousbéhey et Toudeyni, n’étant approvisionnés que par les grains que les marchands de Temboctou reçoivent de Jenné, se trouveraient aussi réduits à la famine, si le commerce entre ces deux dernières villes était intercepté.

Le pays de Salah, tribu errante comme celle du Zaouât, est situé à l’E. et à dix jours de chemin : ses habitans viennent fréquemment à Temboctou faire le commerce ; ils ont de nombreux troupeaux de chameaux, avec le lait desquels ils se nourrissent ; ils tirent aussi un peu de grains du commerce qu’ils font avec cette ville. Il n’existe, suivant le récit que m’a fait mon hôte, aucun rapport ni communication par eau de cette ville avec le pays de Haoussa, parce que, disait-il, la navigation du fleuve s’arrête à Cabra.

Les nègres et les Maures ne s’occupent absolument que de leur commerce ; ils n’ont que des connaissances bien bornées sur la géographie. Tous ceux à qui j’ai demandé des renseignemens sur le cours du fleuve, à l’E. et à l’E. S. E. de leur ville, se sont accordés à dire qu’il passe à Haoussa, et qu’il va se perdre dans le Nil[1]. Je n’ai pu ob-

  1. Le mot Nil est générique, ainsi que ceux de Bahr’Bâ, Kouara, et plusieurs autres semblables