Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 1.djvu/254

Cette page a été validée par deux contributeurs.
246
ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

dans les tableaux qu’ils en font, ont tout le charme que peuvent offrir des objets entièrement nouveaux ou peu connus. La patrie des premiers bardes, les descendans des sectateurs d’Odin, les mers où l’on a cru long-temps que nageait le fabuleux et colossal kraken[1], méritent certainement d’être observés et décrits. Les Scandinaves, il est vrai, ne sont plus ce qu’ils furent jadis ; et ces géans des anciens temps ne font pas, pendant leurs journées de vingt-quatre heures, de plus grandes choses que les habitans du midi de l’Europe, dans leurs jours les plus courts. Mais leurs mœurs simples et hospitalières, les phénomènes de leur climat, offriront toujours un charme, dont on trouve de nombreuses traces dans l’ouvrage de M. Everest. Nous ne le suivrons pas dans ses différentes excursions, et nous nous bornerons à donner quelques citations prises au hasard dans son ouvrage, dont l’intérêt n’est pas un instant suspendu. Entre Frédérickstadt et Trondhjem, il visita la cataracte de Riukan, montagne à laquelle on suppose environ huit cents pieds de hauteur.

« Enfin, dit-il, nous découvrîmes sur le flanc de la montagne un nuage de vapeurs mobiles et coloriées des feux du jour. C’est le Riukan. Nous laissâmes nos chevaux sur une petite plate-forme couverte de verdure, et commençâmes à gravir le long d’un sentier étroit et escarpé, qui souvent ne semblait praticable que pour des chèvres. Nous

  1. Voyez aux Nouvelles, l’article Monstre marin d’Exeter.