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NOUVELLES.

traiter ; et, sur sa réponse négative, il lui remit une déclaration de guerre au gouvernement Ova ; il lui remit également une lettre où je lui annonçais que les hostilités allaient immédiatement commencer.

« Il était 8 heures du matin, quand cet officier me rendit compte de sa mission. Je fis aussitôt commencer le feu, et quelques instants après, le fort de Tamatave n’existait plus. Les boulets et la mitraille couvraient la plage et traversaient le fort : quelques boulets bien dirigés causèrent l’explosion du magasin à poudre ; il n’y avait pas un quart-d’heure que l’action était commencée, et déjà tous les bâtimens et les bagages étaient devenus la proie des flammes. Le général, les principaux officiers, entraînés par leurs soldats épouvantés, fuyaient dans toutes les directions ; ils croyaient échapper à la mort que plusieurs trouvèrent sous leurs pas ; car nos boulets les atteignaient dans leur retraite.

« Pour compléter notre succès, j’expédiai, dès 8 heures et quart, les troupes de débarquement sous les ordres de M. Fénix, capitaine au 16e régiment d’infanterie légère. Ces troupes se composaient de 58 marins des 9e et 32e équipages de ligne, de 140 soldats du 16e léger, et de 40 soldats africains de la garnison de Sainte-Marie : en tout 338 hommes.

« Un détachement d’Ovas voulut s’opposer au débarquement ; mais deux coups de canonade, tirés par la chaloupe de la Terpsichore, les dispersèrent, et la colonne, éclairée par deux détachemens de tirailleurs, se mit en marche pour poursuivre l’ennemi.

« À 8 heures et demie, nos troupes approchant du fort, je fis cesser le feu des bâtimens. Les Ovas voulurent alors mettre un peu d’ordre dans leur retraite ; ils essayèrent même de présenter la bataille, mais ils ne tinrent pas long-temps devant les soldats français ; bientôt ils furent dans une déroute complète, beaucoup laissèrent leurs armes sur