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ARCHIVES HISTORIQUES.

expédition, et méprisant les sages conseils de l’illustre Doria, le plus habile marin de cette époque, il partit de Malaga à la tête de vingt-cinq mille hommes, et débarqua sans obstacles, le 26 octobre 1541, près le cap Matifou, dans la baie de Temensfust, baie accessible de toutes parts et éloignée de quatre lieues d’Alger. Cette capitale serait infailliblement tombée sous ses coups, sans la tempête furieuse qui fit manquer l’expédition. L’armée fut désorganisée par des torrens de pluie, et la flotte détruite par la mer. Charles-Quint, n’ayant ni pain ni munitions, après avoir fait la plus pénible retraite sur Bugie, ne ramena en Espagne que la moitié de ses troupes.

Quelques années après la paix de Nimègue, Louis xiv voulut établir une colonie française à Gigeri pour punir et tenir en bride les pirates d’Alger ; trois mille hommes furent débarqués sur cette plage. Mais à peine les fondemens des fortifications que l’on projetait étaient-ils sortis de terre, qu’attaqués par des forces éminemment supérieures, ils furent obligés de se rembarquer, après avoir perdu quatre cents hommes.

Nous passerons sous silence le bombardement d’Alger, en 1683 et 1684, ainsi que les expéditions maritimes de la Hollande et de l’Angleterre, dans le 18e siècle, pour réprimer l’insolence de ces corsaires. Nous omettrons également celle plus glorieuse, mais tout aussi inutile, entreprise par les Anglais, il y a quelques années, sous les ordres de lord