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VOYAGE AU JAPON.

sont inconnus en Europe. Les marchands et négocians sont classés de la même manière, de façon que les acheteurs ont sous la main tout ce dont ils ont besoin, et peuvent fixer leur choix sans parcourir de grandes distances. Un grand nombre de places et de marchés publics sont abondamment pourvus de denrées également séparées, chacune en son lieu particulier. Je remarquai celui où se vend le gibier ; j’y trouvai une quantité innombrable de lapins, lièvres, sangliers, daims, chevreuils, et d’autres animaux que je n’avais jamais vus. Le marché au poisson est très-vaste et d’une propreté extrême. J’y ai vu plus de mille espèces de poissons de mer et de rivière, frais et salés. Des cuves immenses contenaient en outre, une grande quantité de poisson vivant. Enfin le marché aux fruits et aux légumes ne les cédait pas en propreté et en abondance à ceux des viandes et du poisson, et dans tous, je pus me convaincre que la quantité, la qualité et le bon marché des denrées rendaient l’existence des habitans de Jedo extrêmement commode. Les hôtelleries sont toutes dans les mêmes rues, voisines de celles qu’habitent exclusivement les vendeurs et les loueurs de chevaux, qui sont en si grand nombre que le voyageur qui arrive, pour changer de chevaux suivant l’usage du pays, de deux en deux lieues, n’a que l’embarras du choix.

Les femmes de mauvaise vie occupent un quartier séparé, dans les environs de celui des marchands, des hôtelleries et des marchés publics.