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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

lorsqu’on s’habille à la manière des Bédouins ; ce qu’il est prudent de faire dès qu’on s’aventure dans le désert. Quel que soit le costume qu’on ait adopté, il faut s’appliquer à bien dissimuler le travestissement ; on doit montrer de l’aisance et de la dignité sous la pelisse des Turcs ; on doit, en s’habillant comme les Bédouins, ne pas paraître embarrassé dans l’ampleur de ses pantalons, et savoir aussi bien qu’eux draper autour de soi le mylai et le baracan. Le baracan est une espèce de couverture en laine, le mylai et un tissu de coton à petits carreaux blancs et bleus : il y a aussi des mylais en soie et en filoselle. Avec le costume et la tournure locale, avec de l’assurance et quelque peu d’arabe, le voyageur en Égypte jouit de plusieurs avantages particuliers : il peut fraterniser avec les honnêtes gens du pays ; les marchands le surfont moins que s’il était en frac ; les fanatiques ne l’injurient pas, et il est moins en vue pour ceux qui font métier du pillage… »


§ II.

LA VILLE ET LA MOSQUÉE DE TANTAH[1].

« Il y a trois foires à Tantah dans l’année. Celle à laquelle j’assistai, se tient au mois d’avril, et c’est la plus considérable : elle dure un mois. On y trouve tout ce qu’on peut désirer : les étoffes, les épices et

  1. Ville considérable du Delta d’Égypte.